Recevez – transmettez!

 

Chers fidèles,


Bispevåpen Bernt EidsvigLorsque que le Saint Père a proclamé l’année de la foi,  qui va du 11 octobre jusqu’à la fête du Christ-Roi, c’était avec un désir profond que nous, croyants, puissions, en cette année du jubilé du Concile Vatican II et du Catéchisme de l’Église Catholique, «redécouvrir l’itinéraire de la foi et pouvoir constamment reconnaitre plus clairement la joie et l’enthousiasme renouvelés qui jaillissent d’une rencontre avec le Christ». En peu de mots : que nous redécouvrions la joie d’être croyants!

C’est aussi mon souhait pour les fidèles en Norvège. Mon espoir est que, beaucoup, aussi bien individuellement qu’en communauté, puissent redécouvrir le caractère absolument fondamental et transcendant d’être chrétien. Dans le rituel du baptême, nous disons du nouveau baptisé qu’il ou elle « est devenu – ce qui est vrai – enfant de Dieu ». Combien cela est si grand ? Et combien de fois oublions-nous qu’il nous est acquis d’appeler le Créateur de l’univers notre Père !

Cette reconnaissance de ce que nous sommes, ou plus exactement, de ce que nous avons droit d’être par la grâce de Dieu, n’est pas possible sans le don de la foi. Ce présent que nous recevons le jour du baptême, il ne suffit pas de le découvrir seulement le jour du baptême. Quand nous l’explorons et l’utilisons, ce don ne s’épuise pas, mais ne fait que grandir et devenir plus efficace, car il nous éclaire constamment sur de nouveaux aspects de nous-mêmes, de notre vie et du monde dans lequel nous vivons.

La foi commence toujours comme un don. Personne ne peut s’offrir lui-même ce don, mais par la grâce de Dieu, nous pouvons le recevoir et l’utiliser, parce que d’autres nous ont donné d’y prendre part. Comme nous avons reçu ce don des autres, nous devons aussi le transmettre afin qu’il puisse continuer à enrichir la vie d’autres hommes. C’est précisément ce à quoi nous pensons, lorsque nous parlons de la tradition dans l’Église, puisque le mot latin traditio signifie précisément transmettre.  
Si nous ne transmettons pas, alors nous ne vivons pas la tradition dont nous nous parons. Nous sommes appelés à transmettre le don de la foi, et non pas seulement être des consommateurs de la foi. 

Nous célébrons, cette année, le cinquantenaire de l’ouverture du Concile Vatican II. Le Concile s’est chargé du renouvèlement de l’Église, et peut-être plus spécialement, la manière dont nous communiquons dans un monde moderne. Le renouvèlement de l’Église passe avant tout par la conversion continue des fidèles. C’est pourquoi le Saint Père insiste, pour que l’année de la foi soit un appel à la conversion renouvelée  et authentique. Pour que l’Église soit perçue comme sainte, et par là continue d’attirer des fidèles, nous devons vivre une vie sainte.

L’année de la foi est aussi celle de la célébration du Catéchisme de l’Église Catholique qui est paru il y a vingt ans. Le Saint Pape Jean-Paul II a appelé le Catéchisme le fruit authentique du Concile. Le Catéchisme nous donne les connaissances nécessaires pour mieux vivre et témoigner de la foi.  « La connaissance de la foi ouvre la porte à la compréhension du mystère du salut tel qu’il a été révélé par Dieu », comme l’a dit le Benoît XVI lorsqu’il a proclamé l’année de la foi. Utilisons donc cette année pour approfondir notre connaissance des documents du Concile et du Catéchisme, livre que le Pape Benoit XVI appelle, à juste titre, fruit authentique du concile.

Il n’est pas suffisant, pour nous chrétiens, que nous nous contentions d’étudier et de réfléchir sur la foi, nous devons la vivre. Avoir la foi ne peut jamais être un exercice abstrait. Pour nous aider à grandir dans cette connaissance chaque jour, nous avons, en tant que chrétiens, un riche trésor dans lequel nous pouvons puiser. Qu’il me soit permis de recommander spécialement en l’année de la foi quelques exercices de piété simples et quotidiens. Un catholique ne devrait pas commencer sa journée sans faire un signe de la croix, et ainsi, consacrer sa journée au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. A midi, l’Église célèbre son angélus en mémoire du mystère de l’incarnation, il serait sage de s’incliner et d’avoir le oui de Marie sur nos lèvres – quoiqu’en silence. A quinze heures, nous pouvons, de nouveau, nous incliner, en silence en signe d´humilité et de gratitude pour le sacrifice de la mort de Jésus. Et pour terminer la journée, faire un court examen de conscience : Ais-je essayé de vivre cette journée comme un don qui vient de Dieu et qui lui est destiné ? Comment ai-je aujourd´hui ressenti la présence de Dieu ? Sans un tel cadre – ou un cadre similaire – pour notre vie quotidienne, nous pouvons facilement tomber, comme croyants dans la tiédeur et  l’indifférence.

Un autre exercice de dévotion pourrait être de lire l’évangile du jour, ou de s’associer en prière avec le Pape et à des millions d’autres catholiques qui chaque jour intercèdent pour l’Église et le Monde par l’apostolat de la prière. Pourquoi ne pas chercher la motivation pour mener une vie sainte dans la lecture de la biographie du saint du jour ? Naturellement, ne cherche pas à tout faire, mais fais quelque chose de manière à ce que la foi marque de plus en plus ta journée et ta vie, et par ton intermédiaire, la société dans laquelle nous vivons.  Profitons de cette année de grâce, qui nous est donnée par le Saint Père, pour approfondir et célébrer le don de la foi, mais aussi pour le partager avec d’autres. C’est pourquoi nous célébrons cette année sous la devise :

Recevez – transmettez !

Oslo, le 11 octobre 2012.
+Bernt Eidsvig